Ennemie!

Si, comme le veut l’adage, le chameau ne peut pas voir sa bosse; que peut-on dire d’une chamelle? La question se pose surtout quand on cherche à vouloir se construire une virginité politique exemplaire sur le dos du Parti du Progrès et du Socialisme. Ainsi, après plus de trois années d’actions gouvernementales dans l’intérêt du pays et de sa population, et après des explications données par différentes instances du PPS, il plait encore à certaine plume de revenir sur l’alliance du PPS et du PJD à l’issue des législatives de novembre 2011. C’est le cas de sœur Z. H. dont je ne suis pas l’ennemi. A moins que notre sœur use de cette feuille de vigne qui voudrait cacher les interrogations qu’elle se pose avec ses locuteurs qui se cherchent encore dans ce Maroc qui change.
Elle entend ainsi un tollé général, suite à l’annonce de la formation de la coalition gouvernementale entre le PJD et le PPS. L’Istiqlal, le MP et les indépendants ne sont pas mentionnés et sans préciser toutefois où le vacarme s’effectue. Au sein du PPS, le choix a été largement délibéré au sein des instances dirigeantes du parti et son option s’est effectuée par un vote très largement majoritaire au sein du comité central tenu à cet effet. Il faut dire que certaines oreilles l’ont perçu du côté de certains frères qui en toute indépendance voulaient continuer l’action menée par le premier secrétaire de l’époque en 1998.
Sœur ZH se demande comment alliés au sein de la Koutla démocratique et ayant des actions divergentes vis-à-vis du PJD? (comme si l’Istiqlal n’était pas de la coalition gouvernementale). Au fait, les malentendus pour ne pas dire divergences au sein de la Koutla démocratique étaient développés par qui? Le PPS a toujours œuvré pour que cette structure puisse s’organiser au sein du peuple et puisse toujours se retrouver unie, dans le gouvernement ou dans l’opposition.
Alors au lieu de s’adonner à la critique et à l’autocritique nécessaire, ZH procède à la fuite vers les origines pour essayer d’étayer son propos. Ainsi, eu égard «aux nombreuses difficultés» rencontrées, souffrant «des accusations d’incompatibilité de l’idéologie communiste avec les valeurs de l’Islam», maintenu dans « la clandestinité» et souffrant «de la censure et de la répression pendant les années de plomb» le concept de «parti de masse» n’a pu être concrétisé autant par le PCM que par le PLS puis par le PPS. Partis qui ont eu «beaucoup de mal» à le faire. Masochistes qu’ils sont! Ce sont les militants de ces partis qui voulaient souffrir de tout cela pour faire plaisir à leurs bourreaux! Les autres composantes du mouvement national et progressiste, eux, se plaisaient à être le parti de masse hégémonique dont la création «est un tournant historique dans le paysage politique marocain».
Que Moulay Bouazza soit clément avec les chamelles qui ne savent pas qu’elles portent une grande bosse sur leur dos! Que la rue Oued Souss, avant l’avenue Al Araar, et bien avant certains sièges de partis à Rabat et dans les quartiers de Casablanca et ailleurs, se souviennent de ce que certains ont fait subir à d’autres pour asseoir leur hégémonie petite bourgeoise. Il faut dire que depuis lors et encore par les temps qui courent, les affres de la scission ne cessent de s’exercer dans les champs de radis, rouge à l’aspect et blanc dans le cœur, faute d’avoir compris convenablement «cette méthode d’analyse scientifique conduisant à la seule voie de réaliser les aspirations des masses populaires». Il ne s’agit aucunement de manœuvres pour devenir ministre quand on est reconnu «pour son populisme» et tout tenter pour occuper la scène médiatique au point de flirter avec le PJD. Si crise identitaire il y a chez certains, il faudrait qu’ils s’occupent profondément de leur propre bosse avant de vouloir se trouver des ennemis pour s’identifier a contrario. L’identité ne peut souffrir de l’amnésie ni de l’opportunisme et encore moins de la propagation de l’ambigüité en prônant un militantisme désincarné et jargonnant par lequel se trouvent confondus «radis et navets» dans un populisme tout azimuts.
Au parti du Progrès et du Socialisme, nos alliances sont déterminées suite à une analyse objective de la société marocaine et des étapes historiques dans lesquelles elle évolue. Avec le PJD, les ministres du Parti du Progrès et du Socialisme œuvrent, selon un programme gouvernemental et loin des fondements de l’idéologie, pour consolider le processus démocratique entamé depuis 1974 par les forces vives nationales dans le but d’affirmer la stabilité de notre pays, la défense de son intégrité territoriale et son évolution sereine vers la croissance économique par la réforme et le développement de ses forces productives. Que ZH se rassure, nous ne pouvons être ennemis car le Parti du Progrès et du Socialisme est devenu le parti qui incarne la gauche marocaine, celle qui milite depuis fort longtemps pour l’établissement d’un Etat national et démocratique où règnent la justice sociale et le bienêtre pour toutes les Marocaines et les Marocains. Sans rancune ZH !
AL BAYANE