Pour nos amis de l’USFP… loin du bruit, près de la raison Aux détracteurs du PPS, nous rétorquons !

Pendant longtemps nous avons toujours refusé d’entrer avec nos frères de l’USFP dans des polémiques stériles, même quand nous sommes bombardés de leur part de ce qui reste pour nous «des tirs amis». Parce qu’à chaque fois, face à la puérilité des attaques et à leur insignifiance, nous avons privilégié de parier sur le retour à la raison et sur le choix de ne pas insulter l’avenir. Et à chaque fois l’évolution des choses a conforté nos positions et nous a fait gagner l’estime et la reconnaissance sincère des militants. C’était compter cependant sans la nuisance d’un mal qui fait des ravages par les temps qui courent, à savoir l’amnésie, et qui va chez certains jusqu’à donner des signes d’Alzheimer. Ce qui les amène à ouvrir leur feu dans tous les sens, tentant vainement d’atteindre le PPS, oubliant que c’est une cible inaccessible et qui en en a vu d’autres. Mais comme nous portons l’USFP, celui de l’immense héritage historique, en grande estime nous ne laisserons pas ces balivernes polluer le ciel serein d’une amitié forgée dans le feu de l’action. La vraie, celle de la fraternité de combat du temps mémorable des maîtres.

Pour leur mémoire et pour l’avenir auquel nous croyons fondamentalement, celui d’une gauche unie pour plus d’acquis progressistes, nous ne laisserons pas passer les dernières attaques gratuites, déplacées auxquelles se sont livrées, M.M Moujahid et Benarabia. Des attaques somme toute médiocres dans leur fond et maladroites dans leur forme qui n’auraient mérité de notre part que le silence, expression du mépris qu’elles suscitent. Mais leur timing, leur sortie quasi programmée dénotent que nous ne sommes pas face à un hasard ou face à des exercices de styles de la part de plumitifs qui cherchent à redorer un blason terni par des années de récréation, se forger une place au sein d’une famille recomposée.

Une précision s’impose d’emblée, nous sommes heureux de retrouver de la vigueur chez nos amis journalistes de l’Ittihad, nous sommes ravis de les voir récupérer les rubriques de commentaires, léguées par leur fondateur et délaissées pendant la période douloureuse que traversa le parti frère. Nous sommes attentifs au discours des nouveaux maîtres du lieu. Mais nous leur disons à voix haute, les yeux dans les yeux ; cette reconstitution du moi, cette nouvelle quête identitaire ne se fera pas sur le compte du PPS.

Une autre précision de taille pour cadrer cet échange que nous souhaitons mener vivement avec nos camarades de l’USFP – quoique sur des thématiques plus pertinentes. C’est pour rappeler aux uns et aux autres combien le PPS a toujours évité de faire commerce des problèmes internes des partis frères ou de tout autre parti politique national. Quand la vie du parti de nos amis donneurs de leçons connaissait des épisodes de vie interne mouvementés – c’est le moins que l’on puisse dire – le PPS a opté pour une approche de neutralité et de respect des choix légitimés par l’adhésion des militants. C’est une attitude qui puise ses racines dans les enseignements des fondateurs et des leaders de notre parti. La politique est une éthique : hier, aujourd’hui et demain, ce sera notre credo. Puiser dans les caniveaux, on le laisse aux militants de la 25e heure… ceux qui souffrent d’un déficit de profondeur historique ; et pour se forger une identité, ils sont à l’image des traders qui vendent à tout prix. En politique aussi la cupidité joue des mauvais tours.

Quelle mouche a piqué ces deux collègues et les a poussés à dégainer si maladroitement ? Ils étaient pourtant réputés pour être des sages et être d’une grande retenue. Qualités (sagesse et retenue sinon réserve par rapport à la politique) qui ont permis à Moujahid d’être pendant longtemps le numéro un du syndicat des journalistes et à Benarabia de résister, sportivement, aux différents remaniements rédactionnels qui ont soufflé sur le quotidien francophone de l’USFP. Subitement, ils se sont trouvés des vertus de polémistes et ont choisi de tirer sur le voisin le plus proche. L’exercice qui leur semblait facile s’avérera ardu et au coût politique et moral élevé. Car cela ne se fait pas, tout simplement. Car le ton était déplacé ; on ne se donne pas les habits de maître quand on traine encore son tablier d’apprentis.

On était conscient que les positions du PPS dérangent ; elles dérangent ceux qui, il n’y a pas si longtemps encore partageaient encore avec nous la même analyse sur la nécessité de doter notre pays d’une véritable majorité politique issue cette fois des urnes et portée par un vrai projet de réforme. Une majorité qui coupe avec les antagonismes et les clivages traditionnels pour s’ouvrir sur une nouvelle forme de compromis historique avec toutes les forces qui aspirent aux réformes. Un compromis politique qui n’annihile pas les clivages culturels et idéologiques. Une alliance qui va dans le sens de ce que de grands penseurs de l’USFP ont traduit dans une variante marocaine du concept gramscien de «Bloc historique» (voir les travaux théoriques de feu Mohamed Abed Jabri). Le PPS dérange car il a joint la théorie et à la pratique. Cela dérange particulièrement M. Moujahid au point qu’il se met à réécrire l’histoire politique de notre pays ; une histoire qu’il a suivie de loin. Parler sur un ton paternaliste du rôle de l’USFP dans la définition du seuil électoral qui a permis au PPS d’exister relève de la méconnaissance du dossier et de détournement de faits. Les témoins – directs – de la chose sont encore là parmi nous et peuvent rapporter comment le jeu de la surenchère auquel a tenté de se livre le représentant de l’USFP… a failli coûter cher à l’USFP lui-même. On ne voudrait pas s’étaler à ce propos car toute la gauche marocaine et les militants de la société civile connaissent comment certaines tendances de l’USFP gèrent le pluralisme politique… Moujahid s’étonne aussi de voir le parti réagir au nom de la majorité à laquelle il participe et avance que Benkirane n’a pas besoin d’avocats. Oui, c’est vrai car il a derrière lui une majorité qui sait ce qu’elle veut et reste cohérente dans sa démarche. Notamment en réagissant avec vigueur aux tentatives de bloquer l’action et le travail des institutions. La position du PPS s’inscrit dans cette approche en pleine cohérence avec sa ligne politique en et pleine cohésion avec l’action de la majorité.

Pour sa part, le directeur de la rédaction de Libération s’étonne de la présence de militantes du PPS lors de la manifestation du 8 mars et tentent d’en tirer des lectures qui se révèlent vite de vaines élucubrations. En parlant de cacophonie, apparemment il tend l’oreille plus qu’il n’ouvre l’œil. Il feint d’oublier que le 8 mars appartient à toutes les femmes dont le combat transcende les positionnements politiques. C’est une journée universelle pour actualiser les revendications, évaluer les acquis et qui pouvait mieux le faire que les militantes qui sont dans le feu de l’action. Si cacophonie il y a, elle est belle et bien visuelle et réside dans cette instrumentalisation de la marche par les leaders d’une opposition aux abois…

Non Messieurs ! Vous vous êtes trompés de cible. On comprend votre impatience à démontrer le retour de l’USFP sur l’échiquier du débat ; Marhaba et bonne nouvelle en toute sincérité ; mais faites-le sans procès d’intention ni militantisme inquisiteur. Cela ne sied pas à votre engagement ni à la déontologie du métier. Faites-le sur la base de débats d’idées et de la confrontation fraternelle des arguments !

Oui, débattre «loin du bruit… et près du silence». C’est une référence explicite au dernier roman de Si Mohamed Berrada ; un roman bilan d’une certaine errance intellectuelle d’une gauche qui n’a plus de boussole, car elle souffre d’amnésie.

Par Amin Zemmouri

Al Bayane