Non à la violence contre la femme!

 Écrit par Saoudi El Amalki  

Saoudi El AmalkiNotre pays y adhère avec conscience et conviction ! Ce n’est pas un slogan, mais une réalité. Tout le monde s’y met, à brides abattues : pouvoirs publics, élite politique, société civile…Dresser cet édifice n’est pas aussi facile que cela ! Il ne s’agirait pas d’injecter de l’argent pour juguler le fléau, mais, bel et bien, de creuser dans les tréfonds des mentalités.

Le temps avait façonné, des siècles durant, un mode de vie que, à la longue, il serait présomptueux de prétendre en finir, d’une traite avec des séquelles criardes. Au temps, il faut…d u temps ! Cependant, on pourrait toujours forcer le temps et en écourter les durées, sans s’alarmer ni se résigner. On ne peut faire les choses à moitié, comme disait La Fontaine dans l’une de ses fameuses fables !

Le Maroc ira jusqu’au bout dans ce chantier qui lui tient tant à cœur puisqu’il fait partie de son combat mené, sans merci, pour l’équité et l’égalité. La préservation de la femme contre la violence constitue, en fait, l’un des fers de lance pour le recouvrement entier et indissociable des droits de la femme. La violenter en est, en effet, une violation immonde de cette entité substantielle

Les règlements et les décrets n’ont jamais suffi dans cette ébauche aussi complexe que laborieuse. Il ne fait pas de doute que les textes dont dispose le pays, à commencer par la loi suprême, sont très avancées, comparativement à d’autres, même ceux qui, à n’en pas douter, semblent encore plus en avance dans ce domaine. Toujours faut-il tenir en compte de l’aspect conservateur ambiant.

Il est donc question d’un long parcours pédagogique et sensibilisateur qu’il va falloir mener, sans trop brusquer les choses. Certes, la violence fait mal au corps, mais aussi au moral de la victime, qu’est la femme. Le bourreau n’est autre que l’homme. Deux moitiés qui sont censées œuvrer de concert pour l’édification d’une société, dans le respect sacré l’une et l’autre.

Toutefois, il n’en est pas ainsi, malheureusement ! Nombre d’hommes, dans les points reculés que proches, trouvent du plaisir, voire du sadisme, à châtier la femme, car, estime-il, ce pouvoir lui revient de «droit», de par sa virilité, son legs, sa tradition… Nombre de femmes aussi éprouvent de «l’autosatisfaction» à se faire battre, de par la féminité, la soumission, l’abdication et de crainte de blasphème !

L’anicroche est donc d’ordre comportemental et les uns et les autres se fient, volontairement, au préétabli séculaire. Ni la réglementation, encore moins la répression ne sont en mesure de venir à bout, du jour au lendemain, du conformisme convenu de la vie quotidienne. Toutefois, le Maroc qui se veut une Nation émergente, dans tous les sens, suppose également de bousculer le fatalisme béat, pour une femme affranchie, émancipée et agissante.