La marche de la patrie

Saoudi El Amalki

saoud amalkiIl est formellement prohibé de piétiner un grain de sable de l’intégrité territoriale. Dès que quiconque le fait, il s’attire, illico, les foudres de tout un bloc compact. Toutes les constituantes de la Nation se mettent à tempêter et tonitruer contre l’immixtion infecte dans la fraction la plus infime de cette sacralité. Depuis la marche verte, il y a plus de quatre décennies, les marocaines et la marocains vénèrent la dévotion de ces terres récupérées, dans le Droit et la Solennité. Plus personne d’autre ne viendra contester et altérer cette adulation cultuelle, ancrée désormais, dans les tréfonds les plus profonds.
Le ténébreux secrétaire général des Nations Unies vient de se mordre la poussière pour s’être évertué à transcender cette idolâtrie infaillible de toutes les composantes de la patrie. Comme un petit dadais, il s’est hasardé à fourrer la main hagarde dans la ruche pour s’en trouver transpercé par la clameur de tout un peuple uni et soudé autour de sa raison d’être. La vilaine myopie qui s’est emparée de lui, au cœur de la trappe des prédateurs, lors de sa récente visite à Tindouf, a, ipso facto, enclenché une vague de furia déchainée dans le royaume qu’il venait de traiter fallacieusement d’« occupant ». La colère du Maroc est au paroxysme !
Il fallait voir, sous la coupole du parlement, ce conglomérat marocain, au-delà des divergences politiques de ses hôtes, fredonner l’hymne national à en avoir la chair de poule, juste après le sonnet émouvant du chef de gouvernement. Il fallait voir l’exaltation de ces millions de compatriotes qui sillonnaient les artères de la capitale, surgissant de tous les coins du pays, dont la seule trame unioniste était de flanquer une cuisante raclée au farfelu onusien pour son égarement sordide.
Il fallait enfin compter sur l’engouement sans faille d’un peuple dont l’amour de la patrie n’a jamais été, depuis des siècles, objet de laxisme, de dérobade encore moins de calcul politicien de quelque partie que ce soit. Dimanche dernier, toutes les entités du peuple marocain a encore une fois, asséné un coup cinglant à l’obscur guignol onusien qui n’a rien vu d’insolite et de révoltant dans le camp des séquestrés que de baver des balivernes éhontés sur le Maroc, au lieu de vomir ce qui se lamente devant ses yeux, dans ces enclos de malheur.
Il n’a rien vu de tout cela, mais il en a vu de toutes les couleurs, face à cette imposante marche populaire, dévoilant, haut et fort, les facéties d’un chefaillon, en fin de mission, manipulé, de bout en bout, par ces mercenaires abjects. La retraite « doucereuse » qu’il compte tirer de cette ultime aubaine, maculée d’immondices, serait avalée de travers, au milieu de cette avalanche de torpilles fustigées à son encontre, dans la marche de la patrie, éprise de dignité et de bravoure.