Cette histoire du pass vaccin !
Par Saoudi El Amalki

Depuis déjà quelques jours, les rues de nombre de villes du royaume pullulent de protestataires contre l’imposition du pass vaccin. Sans trop tomber à pic dans le jeu alarmiste, il est du devoir de tout un chacun de s’inquiéter à propos de cet acte contestataire des masses en colère. « La minorité ne devrait pas imposer son choix sur la majorité ! », avait répliqué le ministre de la santé lors de la séance des questions orales, à la seconde chambre.
Oui mais, les manifestants jalonnent les artères et comptent s’y éterniser, au risque de générer des avalanches qu’on ne peut ni contrôler ni apaiser. Dès lors, le slogan époumoné à tue-tête ne serait plus celui de l’obligation du document, mais s’étendrait, sans doute, à d’autres privations au quotidien et pis encore aux fondements sacrés de la Nation. Car, il y aurait, à coup sûr, des énergumènes aux différentes malveillances qui pourraient s’infiltrer aux foules en ébullition. Voilà à quoi devraient mener la nonchalance et surtout l’atermoiement des décideurs du gouvernement, face à cette histoire de pass vaccin, mise en avant à la hâte, sous prétexte de relèvement des taux de l’opération vaccinale.
Le comble dans ce soulèvement populaire massif contre le pass vaccin, c’est qu’il coïncide avec les hausses du prix des denrées alimentaires dont se plaignent, tout particulièrement les couches défavorisées. C’est autant dire que ce climat de tension, installé un peu partout dans les villes du pays, est en passe de susciter un désarroi collectif au moment où les hostilités venimeuses sont aux aguets pour déstabiliser notre quiétude.
Certes, l’Exécutif est encore au stade d’accointance avec la nouvelle mission assignée, d’autant plus que son essence est plutôt technocratique et à cours de tempérament politique, pour sa globalité. Mais, la tournure périlleuse que pourrait engendrer son insouciance inadmissible vis-à-vis du phénomène de la rue, nécessite une mobilisation des responsables en termes de confection de la prise de décision, d’explication et de sensibilisation. Chose qui fut passée sous silence pour procréer à l’improviste des mesures auxquelles les populations n’étaient guère outillées ni préparées.
Il va sans dire que le trouble dans lequel se trouve le gouvernement à présent est dû vraisemblablement au manque de tact de communication pour descendre à la scène publique, conquérir l’opinion générale et présenter les faits fiables des démarches entreprises dans la clarté et la pondération. Ceci étant, on voit mal comment l’Exécutif pourrait s’en sortir dans les épreuves encore plus délicates, surtout qu’il avait promis, ou tout moins celui qui le conduit, monts et merveilles lors de la campagne électorale. Mais, soyons optimiste pour ne pas jouer les trouble-fêtes !